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Un Jardin sur le Toit Après l’eau de pluie, l’eau?de fleuve, l’eau de mer... remonter à la source, comme on remonte le temps. Heureux comme Ulysse, rentrer à la maison. Quel plus beau point d’orgue à une série de pérégrinations qu’un retour au pays natal ? Au jardin ?sur le toit du 24, faubourg Saint-Honoré...  Émerveiller, surprendre, dans la continuité, c’est le rôle des petits derniers. Les autres jardins étaient lointains ? Il sera là, tout près. Les autres étaient vastes, ouverts à l’extrême, infinis ? Il sera clos, tout petit, à taille humaine. Les autres étaient au sol,?au niveau de la mer, à fleur de terre ? ?Il sera haut perché. De ?sa pelouse, entre ses branches, on verra tout Paris. Les autres, on ignorait qui les cultivait. Lui, c’est la main verte d’un artisan Hermès, Yasmina le jardinier, qui, chaque jour, le plante, le taille, l’arrose, le soigne et le parfait.  Ce jardin sur le toit, Jean-Claude Ellena, le parfumeur de la maison, le connaît bien. C’est là qu’il s’est rendu, à sa toute première rencontre avec Hermès. D’emblée, il y a vu plus qu’un jardin, une philosophie en actes et en trois dimensions. Quelques marches de pierre, des dalles, un chemin de ronde, une balustrade, des anges et des mésanges, des songes et de la sauge, des roses et?du réséda,?des aubes et des aubépines, des élégantes et des paires? de gants, de la terre de Normandie et de l’air de Paris, des feuilles mortes et une pelle, un soldat de plomb géant, un moineau qui boit, des buis, deux carrés de soie, un tabouret,?un tablier, les toits de Paris, un arrosoir au bord d’une allée, des jardinières et un jardinier.  Humus, humilité... Elles sont proches, la sagesse du parfumeur et la constance du jardinier. Ce sont elles, faites de patience, d’attente et de joie, qui imprègnent la fragrance, autant sinon plus que ses odeurs de pomme, de poire, de magnolia, d’herbes folles, qu’on n’appelle mauvaises que les mauvais jours... mais dans cette sérénité, cette philosophie, il y a des grains de folie, des maraudes, des aubaines et des instants volés. C’est un jardin de plaisir qui n’en fait qu’à sa tête, comme nous, et nous chante d’aimer la vie. Le flacon s’est habillé d’un vert vif et neuf,?un vert glorieux de printemps, mordant et lumineux, sur l’étui figure un dessin du jardin parisien.  |
