La Collection Exceptionnelle N°5 : Les Exclusifs de Chanel En 1921, Gabrielle Chanel lance un parfum révolutionnaire, un parfum à odeur de femme, une légende : N°5. Cette création est signée par le parfumeur Ernest Beaux, avec qui Mademoiselle Chanel créera d’autres parfums, tels Bois des Îles ou Gardénia. Des parfums moins connus, seulement distribués dans les boutiques Chanel. Près d’un siècle plus tard, en 2007, la maison Chanel décide de créer une nouvelle collection, Les Exclusifs, pour rendre hommage à ces parfums et à sa créatrice. Cette collection d’exception s’inspire des lieux, des symboles intimement liés à la vie de Gabrielle Chanel. Dans la lignée de Mademoiselle Chanel, avec le même esprit de perfection, d’audace et de luxe, Jacques Polge sélectionne des matières premières rares, confidentielles, exclusives pour créer des jus d’exception. Chaque nouvel opus puise son inspiration dans l’histoire de la maison. Seize témoignages poétiques des lieux légendaires de Gabrielle Chanel, de son impeccable rigueur ou des textiles qu’elle affectionnait. Une expression intemporelle du parfum, contenue dans seize flacons tous identiques, épurés, d’une luxueuse simplicité, au capot aimanté. Légende I : N°22, Un parfum de peau Pour le premier parfum de Mademoiselle Chanel, Ernest Beaux présenta 10 essais, numérotés de 1 à 5 et de 20 à 25, Coco choisit le N°5, mais un an plus tard, elle décida de commercialiser le N°22. Un fouillis de tulle, une pluie de pétales. Ce floral intense à forte personnalité n’en finit plus d’être sensuel et séduisant. Les aldéhydes donnent de la force et de l’esprit à cette suite en blanc où s’épanouissent la tubéreuse, l’iris et la rose d’Orient. Une tubéreuse enveloppante, raffinée, suave, féminissime. Légende II : Gardénia, Une création imaginaire Mademoiselle Chanel aimait les fleurs blanches, nettes et charnelles, mais son emblème, le camélia n’a pas d’odeur. Le gardénia, qui lui ressemble tant, exhale un parfum suave impossible à extraire. Alors, Gabrielle Chanel et Ernest Beaux créent une évocation éblouissante de cette magnifique fleur. Un soliflore lumineux d’une féminité voluptueuse, absolue, intense. La volupté du mimosa et de la vanille fait éclore des pétales si charnus qu’ils en deviennent crémeux. Un parfum qui porte en lui la lumière éclatante de l’été. Légende III : Bois des Îles, Une invitation au voyage L’exposition des arts décoratifs à Paris ferme ses portes, l’art déco s’impose, l’exotisme fascine, le jazz déchaîne les passions. On danse au bal nègre, les tissus, les bijoux parlent d’Afrique. On rêve de terres lointaines et de bois précieux. Coco Chanel lance le premier féminin boisé de l’histoire des parfums. Un parfum enivrant, chaud et sensuel, tout en volutes enveloppantes. Bois précieux, fumées opiacées et grandes fleurs languides, ce parfum est à lui seul un continent mystérieux et lointain. Légende IV : Cuir de Russie, Un parfum impérial. De sa rencontre avec le Grand-duc Dimitri, cousin du Tsar Nicolas I, naît l’influence russe au cœur des créations de Mademoiselle. Le nom s’inspire de l’odeur laissée par le goudron de bouleau utilisé par les militaires russes pour tanner leurs bottes. Un parfum enveloppant, chaud et charnel d’où s’échappe des senteurs mystérieuses de tabac, de foin et de bois fumé. Progressivement, il dévoile les senteurs fauves et sombres des baumes, de l'encens et du bois de cade. Les zestes fruités de la mandarine et de la bergamote apportent leur insolence, avant que n’apparaissent la grâce et la fragilité des fleurs éternelles : la rose, le jasmin et l'ylang-ylang. Légende V : Eau de Cologne, Une eau de cologne incomparable Dès 1929, Coco met à la mode le sport et les corps toniques. Elle propose des cosmétiques de plein air et une eau de Cologne, référence créée en 1725. Aujourd’hui, Jacques Polge réinterprète ce sent bon, innocent et voluptueux. Une eau de Cologne joyeuse et dynamique, composée des plus belles matières premières. La fraîcheur vive des agrumes est associée à un néroli d’une qualité si rare qu’il prend des airs de fleuri léger. Une Cologne généreuse et délicieusement florale, qui fête l’été avec éclat. Légende VI : 31 Rue Cambon, Un parfum Couture 31, rue Cambon, l’épicentre de l’univers de Coco Chanel. Les quatre étages de cet immeuble racontent une légende : la boutique, le salon haute couture, l’appartement privé de Mademoiselle, le studio de création et les ateliers. La quintessence du style de Chanel. Un accord élégant, vif et chaleureux, parfaitement maîtrisé. Ce beau chypre incarne les passions contraires de Coco. Le sillage poudré de l’iris dessine une silhouette élancée au charme piquant, né des notes de poivre noir. Les mystère de l’élégance et de la sensualité. Légende VII : N°18, Un parfum Haute Joaillerie Le 18, place Vendôme est l’adresse de la boutique joaillerie de Chanel, située juste en face du Ritz où Mademoiselle résida. Dans cet écrin sont présentés les plus beaux bijoux dont la réédition du collier Comète de la collection diamant de Gabrielle. A l’image de ces pierres précieuses, une fragrance unique, intense et vibrante, surprenante avec ses notes fruitées et liquoreuses. Un parfum saturé de fleurs d'ambrette, une odeur de vagabondage heureux, fidèle dans sa désinvolture à Coco Chanel. Légende VIII : Coromandel, Un parfum d’art Les paravents de coromandel sont indissociables de l’univers de Mademoiselle Chanel. Afin de reconstruire partout sa maison et son intimité, Coco voyageait avec. Cet art exceptionnel et méticuleux venu de Chine illustre l’approche du travail selon Mademoiselle : patience infinie et esprit de perfection. Richement composé d’Encens, de Benjoin et de Patchouli, Coromandel est une évocation olfactive de cet Orient baroque et chaleureux. Son envolée de notes ambrées, intense et piquante, évolue tout en douceur avec grâce et volupté. Légende IX : Bel Respiro, Un parfum de plein air Bel Respiro est la villa achetée en 1920 par Mademoiselle pour se ressourcer à Garches, qui fait alors figure, pour les Parisiens, de paradis bucolique. Crépi beige et volets noirs, Bel Respiro, surnommé « noix de coco », s'ouvre vite aux amis et aux artistes. Pour l’évoquer, Jacques Polge a créé un parfum idéal de fraîcheur et de raffinnement. Un printemps idéal avec son vent léger, son odeur d’herbe coupée et ses premières jonquilles ensoleillées. D’un jardin aux allures de potager émanent les arômes de la garrigue, du thym, du romarin et du basilic. Un bouquet tendre et idyllique. Légende X : 28, La Pausa, Un parfum de rareté Mademoiselle fit construire La Pausa, sa maison de vacances sur un terrai acheté en 1928 au dessus de Roquebrune. Une vue lointaine sur la côte italienne, une invitation à la détente, une allure sobre et élégante. Avec ses colonnades de cloître et ses volets verts, elle est sobre, élégante. Un havre de paix idéal pour se détendre et recevoir. Des baies roses émane une fraîcheur légèrement fruitée. Venue du large, une onde de vétiver enrichit l’air de ses senteurs boisées. Une création contrastée à l’image de l’iris Pallida : une création radieuse et délicate, simple et luxueuse, terrienne et poudrée. Légende XI : Sycomore, Un parfum enraciné En 1930, Gabrielle Chanel rêvait déjà d’un parfum de bois qui s’imposait simplement : Sycomore. Un tronc sec, noble et puissant, métaphore de la ténacité légendaire de Coco ? Jacques Polge s’inspire aujourd’hui de ce nom pour créer un parfum riche en évocations : la force du bois, la rugosité de l’écorce, le craquement mat des sous-bois en été. Construit autour du vétiver subtilement faufilé d'épices, Sycomore laisse une empreinte simple, fumée et rassurante. Un long souffle chaud. Légende XII : Beige, Un parfum de nectar « Je me réfugie dans le beige parce que c’est naturel », disait Mademoiselle Chanel. Elle aimait toutes les nuances de cette couleur qui évoque à la fois la peau et l’élégance. Cette couleur insaisissable et variable à l’infini, cache sous son apparente simplicité une douce volupté qui lentement se déploie, puis prend son essor. Jacques Polge interprète cette envolée sensuelle par un bouquet d’aubépine, de freesia et de frangipanier. Un merveilleux mélange de pétales blancs et d’or blond. Une envolée de fleurs tendres, poudrées aux accents miellés. Un souffle de Beige. Légende XIII : Jersey, Un parfum de liberté «En inventant le jersey, je libérais le corps, j’abandonnais la taille». Dans les années vingt, Mademoiselle Chanel emprunte au vestiaire masculin la maille qui va redessiner la taille: le jersey. Autrefois utilitaire et sans noblesse, réservé aux tricots de marin et aux sous-vêtements d’homme, il devient l’instrument d’une nouvelle féminité. Avec la même audace créatrice, Jacques Polge choisit une matière jugée masculine et modeste : la lavande. Il choisit une essence exceptionnelle, qui perd ses airs de garçon pour se révéler florale, douce et raffinée. Enrobée de muscs blancs, relevée d’une touche de vanille, elle dessine une nouvelle silhouette olfactive. Légende XIV : 1932, Un joyau olfactif En 1932, Mademoiselle Chanel fait pleuvoir une pluie d’étoiles de diamant sur Paris. Pour relancer le cours du diamant, s’effondrant avec la crise, les grands diamantaires invitent Coco Chanel à réaliser sa première collection de Haute Joaillerie. Jacques Polge choisit une fleur blanche précieuse et féminine pour évoquer cette constellation de bijoux : le jasmin. Facetté d’un accord poire-pamplemousse, d’iris et de vétiver, il s’installe en jouant peu à peu de ses volutes, attend la peau pour se révéler et avoue enfin sa sophistication et sa volupté. Légende XV : Misia, L'esprit de l'art « Misia, c’est Misia », disait Paul Morand. Ses trois époux ont révélé chacun un pan de sa personnalité à multiples facettes, son goût des arts et des lettres, celui de la fortune et du pouvoir, celui de l’amour et de la vie. Misia détecte en Gabrielle Chanel la jeune femme qui va révolutionner l’allure féminine et devient sa meilleure amie. À la fin des années 1900, Misia soutient la création des Ballets Russes. Par la suite, Gabrielle Chanel en deviendra la discrète mécène. Au milieu des décors époustouflants signés de Picasso, Delaunay ou Braque, les danseurs célèbrent les compositions de Stravinski ou de Prokofiev. Ce nouvel opus traduit l’effervescence de l’Opéra Garnier, les cliquetis des colliers de perles, le parfum des lèvres ourlées de rouge, les musiciens accordant leurs instruments... Une senteur remémore ces soirées mythiques, une fleur fragile aux accents poudrés qui refuse de se livrer quand on tente de l’extraire : la violette. Quelques matières de synthèse peuvent mimer sa présence mais Chanel l’a habillé de rose de Grasse et de rose turque pour qu’elle s’épanouisse pleinement. L’iris cousine lointaine de la violette, s’alanguit sur la peau avec la rondeur de la fève tonka et le benjoin du Laos. Légende XVI : Boy, le jeu perpétuel du féminin masculin Surnom d’Arthur Capel, élégant ténébreux à moustache et au costume de tweed, Boy fut le plus grand amour de Coco et le premier à croire en son talent. Grâce à son aide, Gabrielle ouvre sa première boutique et révolutionne la silhouette des femmes en empruntant au vestiaire masculin ce qui lui semble essentiel. Olivier Polge s’intéresse au mélange des genres en imaginant l’empreinte d’un homme sur la peau d’une femme. Il revisite la fougère, accord classique de la parfumerie masculine, qui associe la lavande au géranium. Le parfumeur a travaillé le géranium rosat, une fleur androgyne aux facettes aussi menthées que rosées. Boy donne au géranium du souffle, de l’élan et un accent féminin. Le citron et le pamplemousse pétillants éveillent les sens quand la lavande aromatique dynamise. Puis au cœur d’un bouquet de rose et de fleur d’oranger, éclot le géranium aux senteurs de citronnelle et de menthe. Peu à peu, le géranium se réchauffe dans un sillage de bois de santal, de courmarine et de vanille. Légende XVII : 1957, le triomphe américain Lorsqu’elle revient en 1954 avec une nouvelle collection à contre courant des modes actuelles, Gabrielle Chanel est accueillie chaleureusement par les américaines quand les françaises lui tournent le dos. Gabrielle Chanel consacre alors ses créations aux Etats-Unis. En 1957, elle est invitée à se rendre à Dallas pour recevoir le Neiman Marcus Award. Ce prix récompense son goût de réussir et son œuvre pour la libération de la femme. 1957 scelle une histoire d’amour qui ne s’arrêtera plus. Deux ans plus tard, le flacon de N°5 est exposé au Moma comme chef d’œuvre de l’élégance minimaliste, puis Andy Warhol fait son portrait avant qu’une comédie musicale de Broadway ne lui soit dédiée. 1957 révèle une odeur de peau et de propre, douce, rassurante et chaleureuse. La fleur d’oranger rayonne de ses notes fraîches et solaires égayées de poivre rose et de coriandre. Puis un accord de muscs blancs lumineux et cotonneux se mêle aux muscs blancs charnels et addictifs. La vanille épicée et le cèdre enveloppant soutiennent le sillage sensuel et réconfortant des muscs blancs. |